"Le sommeil n'occupe pas d'espace": L'utilisation de l'espace public par les gangs de rue à Kinshasa

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Cet article est publié dans Africa: Journal of the International African Institute et peut être lu gratuitement en ligne avec un compte personnel JSTOR gratuit.

Cet article traite des questions de territorialité, d'espace public, de la microphysique du pouvoir et de la vie des gangs de rue dans le contexte urbain actuel de Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo. Dans cette ville, un nombre croissant d'enfants des rues envahissent les lieux publics. Ils font équipe en gangs et parcourent les rues à la recherche d'un endroit où s'installer (pour un temps). Parallèlement à leur appropriation de l'espace public, ces gangs rencontrent plusieurs acteurs comme la mairie, les commerçants, les locataires ou les gangs de rue rivaux. Avant tout règlement, les accords doivent être conclus car chaque centimètre carré de la ville est négociable. Tous les participants s'impliquent dans ces négociations, car personne n'est considéré comme marginal, surtout pas les jeunes de la rue qui sont indissociables de la société congolaise. Cette contribution considère ce champ dynamique des négociations à travers une focalisation sur l'espace et l'analyse sous un angle foucaldien. Il explore comment les membres de gangs développent des moyens particuliers de contrôler leurs territoires et d'y exercer leur pouvoir. De plus, il examine comment les jeunes de la rue parviennent à construire une maison dans la rue et à donner un sens à leur environnement urbain dans le processus.